At Phaethon rutilos flamma populante capillos uoluitur in praeceps longoque per aera tractu fertur, ut interdum de caelo stella sereno etsi non cecidit, potuit cecidisse uideri. Quem procul a patria diuerso maximus orbe excipit Eridanus fumantiaque abluit ora. Naides Hesperiae trifida fumantia flamma corpora dant tumulo, signant quoque carmine saxum : « Hic situs est Phaeton currus auriga paterni » « quem si non tenuit magnis tamen excidit ausis. »
Toute la tristesse de cet histoire est inscrite dans ta toile, Marie. Très belle réussite.
Phaéton, dont les cheveux rutilants étaient la proie des flammes, roule tête en avant ; il est emporté, traçant à travers l'espace une longue traînée ; ainsi parfois, dans un ciel serein, une étoile, même si elle ne tombe pas, peut sembler tomber. Loin de sa patrie, dans une tout autre partie du monde, le grand Éridan le recueille et baigne son visage encore fumant. Les Naïades d'Hespérie confient à un tombeau son corps consumé par la flamme aux trois dards ; et elles inscrivent sur la pierre un poème : « Ci-gît Phaéton, qui fut l'aurige du char de son père ; » « Il ne put le maîtriser, mais sa grande témérité le perdit. »
Ne me dis pas, chère Astrale, que tu n'avais pas en tête les Métamorphoses d'Ovide en réalisant cette superbe scène ? Car tous les éléments du mythe d'Eridan, plongeant dans le Pô puis transformé en cygne, se trouvent sur ton tableau.
Astrale, je ne sais pas s'il est temps de vous rencontrer après nous être croisés, notamment chez Scheiro. Ce tableau me touche parce qu'il me rappelle d'antiques légendes qui m'ont charmé et me charment toujours. Pourtant je n'aime pas trop l'abstrait. Je préfère la beauté pure, telle que je l'ai trouvée en Sicile, par exemple, dans un temple doré qui s'élance dans le ciel au sommet d'une colline. À partir de là, je me réfugie dans la force inerte et dans la logique ( logikê, science du raisonnement ) de l'allée de la Villa San Michele, que je ne connais que photographiquement, grâce à vous. Au revoir. Yves ( ex piment et ciboulette )
Merci Christophe, de tes compliments; non pas que cela flatte mon narcissisme (quoique...:-)) mais cela m'encourage simplement à continuer.(et à montrer...)!
Yves, merci de laisser votre commentaire. J'y suis très sensible. ce n'est jamais facile de livrer son "travail"qu'il soit littéraire, ou pictural. Ce qui me plait c'est de voir que ce tableau suscite des interprétations, c'est qu'il n'a pas une figure"morte"! Alors, après, cela plait ou ne plait pas, c'est d'un autre ordre...mais ce n'est pas cela qui m'importe. Je sais que vous me comprenez. Vous cordialement invité à revenir! Scheiro, le latin que j'ai étudié jusqu'en 1-ière m'a laissé deux souvenirs: le premier est la rage que je mettais quand je devais venir à bout d'une version(jusqu'aux larmes parfois!)et le 2-ième la chance d'avoir un professeur adorable(nain, bouliste et pêcheur)qui m'avait surnommée Kikinette!!;-)) donc, à part cela(et quelques bribes de déclinaisons)je ne me suis pas inspirée d'Ovide pas plus que de son mythe...inconscient, inconscient collectif, mémoire enfouie? Ce qui m'intrigue, c'est de voir avec quelle justesse effectivement cette interprétation, ce que tu as vu dans le figuré de cette toile, colle à ma peinture...;-)
Aaaahha ! Je te rassure tout de suite je suis au même niveau que toi en ce qui concerne la pratique du latin : il ne me reste rien du lycée, sinon le souvenir d'un prof proche de la retraite, plutôt sympathique - avec le recul - mais assez mélancolique. J'ai échappé aux cours de grec ancien, je ne m'en souviens pas, mais je suis presque sûr que j'ai du en être exempté après un rude marchandage avec mon père. Je me suis véritablement passionné pour la mythologie, la cosmogonie, le symbolisme, l'imaginaire. Je t'avais, je crois, à je ne sais plus quelle occasion, parlé de Mircea Eliade, et de Viviana Paques. Mais ça passe aussi par les bouquins de Gilbert Durand, C. G. Jung, L. Vincent-Thomas, R. Caillois, J. Servier, Marie Balmary, Henry Corbin, etc... C'est assez loin tout ça, parce qu'ensuite je me suis intéressé à la psycho et plus tard à la philo, l'anthropo et, enfin, la linguistique quand je suis rentré en fac, ce qui m'a permis de mettre un peu d'ordre dans ce fatras, en reprenant les choses avec méthode ;-)
Donc oui, je crois qu'on peut lire dans ton travail pictural les influences de l'inconscient, des réminiscences de mythes, peut-être liées à tes derniers voyages en Italie et probablement tes lectures aussi - tu nous diras ce que tu lisait qq temps avant de réaliser ce tableau, Marie ;-)
Etant du signe du taureau, Scheiro, je suis une ruminante. Et mes lectures sont comme du foin ou de l'herbe que je mâche longuement et que je digère tranquillement. Si je te fais l'énumération de ce qui se trouve aux alentours de mon chevet, je cite: Yasmina Khadra:"Les agneaux du seigneur" dalai Lama:"l'art du bonheur" La philosophie de Deleuze Kierkegaard: "le journal du séducteur" la revue "dialogue"revue psychanalytique "Les enfants d la liberté":Marc Levy Didier Anzieu: "le corps de l'oeuvre" et acheté, il y a 2 jours, "nouvelle histoire de l'Homme" de pascal Picq. à bientôt
Belle toile... beaucoup d'énergie passe entre le Cygne et le personnage un genou à terre devant lui...
Le cygne ici est une femme... Le cygne ici est un signe vivant qui baptise de sa blancheur les contours mal affirmés de l'homme agenouillé... force féminine contre faiblesse masculine... oui, ce sont des choses qui arrivent... bien plus souvent que les machos ne le pensent...
Kierkegaard et son chevalier de la foi dans "Crainte et tremblemnt" et il faut vraiment être sans crainte pour s'attaquer à Deleuze : au bout de qqs pages c'est les neurones qui commencent à trembler. La foi m'a poussé à lire l'anti-oedipe jusqu'au bout : j'en suis sorti rayonnant tout comme le Prez Schreber ;-)
Nebo fait une bonne interprétation de cette toile, Marie, j'aime l'idée qu'une femme, parfois, mais peut-être plus souvent que les machos ne le pensent, puisse être plus forte qu'un homme ;-))
Scheiro, éclaire moi: c'est qui le Prez Schreber? Qui dit force, dit soumission. Cela ne se regarde peut être pas sous cet angle. Liberté et proximité, totalité et évanescence, pureté et complexité, intimité et altérité, amour et trahison...
Le "président" Schreber était un patient parano du bon Doctor Freud, Astrale. Un cas que Deleuze et Guatarri commentent abondamment au sujets de flux désirants car le Prez S. se sentait porteur de rayons avec lesquels, dans son délire, il pensait pourvoir engrosser Dieu. Je te cite ça de mémoire, mais l'histoire est bien plus complexe, surtout revisitée par D&G ;-))
Force tournée vers l'intérieur, ou la volonté vers la puissance, chère à F. Nietzsche...
1ère fois que j'entends parler de Kresmann Taylor, mais comme je te fais une confiance aveugle, Maria, mi amiga, je note sans hésiter cet auteur pour une prochaine lecture ;-)
merci de ta confiance, Scheiro. " Force tournée vers l'intérieur, ou la volonté vers la puissance," c'est ton interprétation pour le tableau du dessus? ça collerait bien avec Nietzsche, c'est vrai. Quand je l'ai peint, celui-là, je lisais "la génalogie de la morale";-))coincidence...
18 commentaires:
At Phaethon rutilos flamma populante capillos
uoluitur in praeceps longoque per aera tractu
fertur, ut interdum de caelo stella sereno
etsi non cecidit, potuit cecidisse uideri.
Quem procul a patria diuerso maximus orbe
excipit Eridanus fumantiaque abluit ora.
Naides Hesperiae trifida fumantia flamma
corpora dant tumulo, signant quoque carmine saxum :
« Hic situs est Phaeton currus auriga paterni »
« quem si non tenuit magnis tamen excidit ausis. »
Toute la tristesse de cet histoire est inscrite dans ta toile, Marie. Très belle réussite.
Manque de Pô ?
Mon Latin est trop loin, Scheiro!
Traduit!!
Merci de ton commentaire, mais maintenant, tu dois nous expliquer!
Oui oui, grand bravo !
Cette toile saisit le regard et ne le relache que difficilement.
merci, merci, cela me touche!et m'encourage!
Donc, apparemment l'abstrait ne vous "heurte" pas...tant mieux!
Phaéton, dont les cheveux rutilants étaient la proie des flammes,
roule tête en avant ; il est emporté, traçant à travers l'espace
une longue traînée ; ainsi parfois, dans un ciel serein,
une étoile, même si elle ne tombe pas, peut sembler tomber.
Loin de sa patrie, dans une tout autre partie du monde,
le grand Éridan le recueille et baigne son visage encore fumant.
Les Naïades d'Hespérie confient à un tombeau son corps consumé
par la flamme aux trois dards ; et elles inscrivent sur la pierre un poème :
« Ci-gît Phaéton, qui fut l'aurige du char de son père ; »
« Il ne put le maîtriser, mais sa grande témérité le perdit. »
Ne me dis pas, chère Astrale, que tu n'avais pas en tête les Métamorphoses d'Ovide en réalisant cette superbe scène ? Car tous les éléments du mythe d'Eridan, plongeant dans le Pô puis transformé en cygne, se trouvent sur ton tableau.
Bonjour Astrale,
Je decouvre tes talents, c est chouette !
Et, je decouvre que Scheiro parle latin...lol
Bonnes elucubrations, Christophe
Astrale, je ne sais pas s'il est temps de vous rencontrer après nous être croisés, notamment chez Scheiro.
Ce tableau me touche parce qu'il me rappelle d'antiques légendes qui m'ont charmé et me charment toujours.
Pourtant je n'aime pas trop l'abstrait. Je préfère la beauté pure, telle que je l'ai trouvée en Sicile, par exemple, dans un temple doré qui s'élance dans le ciel au sommet d'une colline. À partir de là, je me réfugie dans la force inerte et dans la logique ( logikê, science du raisonnement ) de l'allée de la Villa San Michele, que je ne connais que photographiquement, grâce à vous.
Au revoir.
Yves ( ex piment et ciboulette )
Merci Christophe, de tes compliments; non pas que cela flatte mon narcissisme (quoique...:-)) mais cela m'encourage simplement à continuer.(et à montrer...)!
Yves, merci de laisser votre commentaire. J'y suis très sensible. ce n'est jamais facile de livrer son "travail"qu'il soit littéraire, ou pictural. Ce qui me plait c'est de voir que ce tableau suscite des interprétations, c'est qu'il n'a pas une figure"morte"! Alors, après, cela plait ou ne plait pas, c'est d'un autre ordre...mais ce n'est pas cela qui m'importe. Je sais que vous me comprenez. Vous cordialement invité à revenir!
Scheiro, le latin que j'ai étudié jusqu'en 1-ière m'a laissé deux souvenirs:
le premier est la rage que je mettais quand je devais venir à bout d'une version(jusqu'aux larmes parfois!)et le 2-ième la chance d'avoir un professeur adorable(nain, bouliste et pêcheur)qui m'avait surnommée Kikinette!!;-))
donc, à part cela(et quelques bribes de déclinaisons)je ne me suis pas inspirée d'Ovide pas plus que de son mythe...inconscient, inconscient collectif, mémoire enfouie? Ce qui m'intrigue, c'est de voir avec quelle justesse effectivement cette interprétation, ce que tu as vu dans le figuré de cette toile, colle à ma peinture...;-)
Aaaahha ! Je te rassure tout de suite je suis au même niveau que toi en ce qui concerne la pratique du latin : il ne me reste rien du lycée, sinon le souvenir d'un prof proche de la retraite, plutôt sympathique - avec le recul - mais assez mélancolique. J'ai échappé aux cours de grec ancien, je ne m'en souviens pas, mais je suis presque sûr que j'ai du en être exempté après un rude marchandage avec mon père.
Je me suis véritablement passionné pour la mythologie, la cosmogonie, le symbolisme, l'imaginaire. Je t'avais, je crois, à je ne sais plus quelle occasion, parlé de Mircea Eliade, et de Viviana Paques. Mais ça passe aussi par les bouquins de Gilbert Durand, C. G. Jung, L. Vincent-Thomas, R. Caillois, J. Servier, Marie Balmary, Henry Corbin, etc... C'est assez loin tout ça, parce qu'ensuite je me suis intéressé à la psycho et plus tard à la philo, l'anthropo et, enfin, la linguistique quand je suis rentré en fac, ce qui m'a permis de mettre un peu d'ordre dans ce fatras, en reprenant les choses avec méthode ;-)
Donc oui, je crois qu'on peut lire dans ton travail pictural les influences de l'inconscient, des réminiscences de mythes, peut-être liées à tes derniers voyages en Italie et probablement tes lectures aussi - tu nous diras ce que tu lisait qq temps avant de réaliser ce tableau, Marie ;-)
Etant du signe du taureau, Scheiro, je suis une ruminante. Et mes lectures sont comme du foin ou de l'herbe que je mâche longuement et que je digère tranquillement. Si je te fais l'énumération de ce qui se trouve aux alentours de mon chevet, je cite:
Yasmina Khadra:"Les agneaux du seigneur"
dalai Lama:"l'art du bonheur"
La philosophie de Deleuze
Kierkegaard: "le journal du séducteur"
la revue "dialogue"revue psychanalytique
"Les enfants d la liberté":Marc Levy
Didier Anzieu: "le corps de l'oeuvre"
et acheté, il y a 2 jours, "nouvelle histoire de l'Homme" de pascal Picq.
à bientôt
Belle toile... beaucoup d'énergie passe entre le Cygne et le personnage un genou à terre devant lui...
Le cygne ici est une femme... Le cygne ici est un signe vivant qui baptise de sa blancheur les contours mal affirmés de l'homme agenouillé... force féminine contre faiblesse masculine... oui, ce sont des choses qui arrivent... bien plus souvent que les machos ne le pensent...
Vécu ?
à croire...
Kierkegaard et son chevalier de la foi dans "Crainte et tremblemnt" et il faut vraiment être sans crainte pour s'attaquer à Deleuze : au bout de qqs pages c'est les neurones qui commencent à trembler. La foi m'a poussé à lire l'anti-oedipe jusqu'au bout : j'en suis sorti rayonnant tout comme le Prez Schreber ;-)
Nebo fait une bonne interprétation de cette toile, Marie, j'aime l'idée qu'une femme, parfois, mais peut-être plus souvent que les machos ne le pensent, puisse être plus forte qu'un homme ;-))
Scheiro, éclaire moi: c'est qui le Prez Schreber?
Qui dit force, dit soumission. Cela ne se regarde peut être pas sous cet angle. Liberté et proximité, totalité et évanescence, pureté et complexité, intimité et altérité, amour et trahison...
et j'avais oublié un livre (lapsus?) tellement marquant(éprouvant même) pourtant:
"inconnu à cette adresse", de Kresmann Taylor.
a lire absolument...
Le "président" Schreber était un patient parano du bon Doctor Freud, Astrale. Un cas que Deleuze et Guatarri commentent abondamment au sujets de flux désirants car le Prez S. se sentait porteur de rayons avec lesquels, dans son délire, il pensait pourvoir engrosser Dieu.
Je te cite ça de mémoire, mais l'histoire est bien plus complexe, surtout revisitée par D&G ;-))
Force tournée vers l'intérieur, ou la volonté vers la puissance, chère à F. Nietzsche...
1ère fois que j'entends parler de Kresmann Taylor, mais comme je te fais une confiance aveugle, Maria, mi amiga, je note sans hésiter cet auteur pour une prochaine lecture ;-)
merci de ta confiance, Scheiro.
"
Force tournée vers l'intérieur, ou la volonté vers la puissance," c'est ton interprétation pour le tableau du dessus? ça collerait bien avec Nietzsche, c'est vrai. Quand je l'ai peint, celui-là, je lisais "la génalogie de la morale";-))coincidence...
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