dimanche 3 juin 2007

le mouvement


Les voyages forment la jeunesse dit-on. Le mouvement , c'est la vie. Dans l'art, ce mouvement a été étudié, utilisé, mis en avant. L'introduction de matériaux nouveaux qui permettent des variations optiques, dont Victor Vasarely est le pionnier, va définitivement révolutionner l'appréhension de l'espace mural, tout comme le moteur obtient son droit de cité. Jean Tinguely va créer des " machines inutiles " jusqu'au bout du dérisoire; Nicolas Schoffer va ajouter la cybernétique, combinant la couleur, la lumière et les technologies nouvelles; Takis va introduire l'élément magnétique, pour mieux "pénétrer les mystères cosmiques"; Pol Bury va animer ses oeuvres d'impulsions quasi imperceptibles pour mieux retrouver les "Horribles mouvements de l'immobilité". L'art cinétique, prôné par Naum Gabo dès 1920, s'impose enfin, tant en sculpture qu'en peinture. Qu'il s'agisse d'un mouvement réel, créé par le moteur ou la lumière (avec Heinz Mack, George Rickey, Piotr Kowalski, Martha Boto, Tsai, ou Gregorio Vardanega), qu'il s'agisse d'un mouvement virtuel créé par l'illusion optique (avec Agam, Carlos Cruz-Diez, Rafaël Soto, Luis Tomasello), le cinétisme obtient ses lettres de noblesse. Une quatrième dimension est désormais envisageable pour cet art qui recherche la participation du public et s'intègre à l'environnement urbain et social. Les oeuvres débordent le cadre de vie traditionnel, elles sont désormais transformables, pénétrables, le spectateur étant convié à ce système où la lumière, les effets optiques, les superpositions de trames, le conduisent à faire partie intégrante de l'oeuvre en jouant avec celle ci. L'humour s'inscrit dans leurs démarches, le jeu qu'ils inscrivent dans leurs recherches, que revendiquent également Garcia Rossi, Le Parc, Morellet, Sobrino, Stein et Yvaral (réunis dans le Groupe de recherche d'art visuel), induit la participation active de chacun d'entre nous pour cet art généreux qui continue de se préoccuper de ce que Jean Tinguely clamait il y a encore peu de temps, dans la vie: "L'unique chose stable, c'est le mouvement, partout et toujours". Je mets ici une photo prise à Capri, où l'immobilité et la couleur quasi unique, blanche, de cette allée de la Villa San michele m'ont interpellée par leur force: la force de l'inertie.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les "Futuristes" furent précurseurs aussi... au début du 20ème Siècle... ainsi que le "prophétisme" abstractionniste de Georges Mathieu dans les années 50... Vitesse, mouvement, prise de risque... célébration du débordement des forces vives...

Astrale a dit…

je ne connais pas Georges Mathieu....je me précipite sur le net!

Astrale a dit…

je viens de tomber sur un récapitulatif très intéressant (art contemporain)ici:
http://www.artistenomade.com/fr/contemporain_contemporain.htm

deligne a dit…

Saisir le mouvement sans arrêter sa course, un défi pour tout artistes ! La combinaison des lignes pures de cette géométrie parfaite de la Villa San Michele n'arrête pas le mouvement, mais montre la force de l'équilibre, le point où se rassemblent les harmoniques : le pas suspendu de San Michele dans cette allée.