mercredi 26 septembre 2007

cogito ergo sum 2


"Je réfléchis, donc vous pouvoir vous voir..."

Ange est vivant.
Il a enfin vu le jour, puisque ses paupières normalement collées à cet age de gestation, se sont ouvertes. Il ne voit pas très bien encore. Il a grossit du fait du bon lait de sa maman. Pour qu'il ne se fatigue pas trop, on lui a installé une sonde de gavage pour l'alimenter, et il est relié à un respirateur pour qu'il s'oxygène sans mal.
A la question qui m'a été posée de savoir si, au fond, nous avions envie qu'il survive, je répondrais:
Bien sûr que dans un élan de vie, le désir de voir survivre un bébé, même tout petit, est ce qui nous anime. Mais ce qui compte c'est de savoir accepter les choix de la nature; et quand je dis nature, cela peut recouvrir beaucoup. Chacun selon ses aspirations, ses peurs, ses croyances.
Etre en quelque sorte fataliste.
Et la mort, ce n'est pas rien. C'est d'ailleurs ce qui nous préoccupe au fond.
Elle est tabou, elle est difficile à verbaliser, de même que le chagrin qui affecte quelqu'un qui vient d'être touché. Mettre en mots, mettre des mots sur la blessure, voilà qui allège, qui adoucit, qui aide à soulager. D'ailleurs, la propre souffrance d'un être bien souvent l'empêche de voir la peine des autres. S'ouvrir au chagrin de l'autre, c'est se guérir soi, aussi. Enfin, c'est ce que je crois.

Et il en est de même pour la joie.

13 commentaires:

Ulysse a dit…

Chouette et bonne nouvelle! "Ange" donc... C'est mieux d'avoir un nom quand on nait avec peu de probabilité d'en avoir seulement un, un jour.Même si celui là est très (trop) symbolique à mon sens bien conscient que je n'ai pas droit à en juger en quelque façon : longue vie à lui donc.
As tu dit à la maman ce qu'avait été ton expérience?

Astrale a dit…

Le prénom nous a aussi interpelé...elle a choisi...
Non, hélas je n'ai pas eu le temps de la revoir...ah ce temps qui nous manque...on court un peu beaucoup dans les hôpitaux..:-)

Anonyme a dit…

"la propre souffrance d'un être bien souvent l'empêche de voir la peine des autres. S'ouvrir au chagrin de l'autre, c'est se guérir soi, aussi. Enfin, c'est ce que je crois."

Houlaa Marie, avec une remarque pareille tu es toi aussi en concours pour le "plus gentil blog de l'année" !
Mais en fait, je suis bien d'accord, ça n'est pas quand les choses vont mal qu'on s'intéresse le plus aux autres !
Bon bin comme avant : longue vie et santé à l'enfant.

paradox a dit…

"Ce qui compte c'est de savoir accepter les choix de la nature" : inclus-tu notre libre-arbitre dans ces choix de la nature ?

Parce que si tel était le cas, cela remettrait en question beaucoup d'idées sur notre capacité à nous démarquer d'elle.

Sommes-nous vraiment capable d'aller contre la nature ?

Sommes-nous capables de surmonter la fatalité ?

Bisou à Ange.

Corto a dit…

Pfff...Personne n'a la moindre chance de remporter le concours du plus gentil blog de l'année ! Contre moi Z'avez déjà tous perdu !

Michel a dit…

Excellent travail d'écriture et d'humanité qui m'a inspirer une nouvelle que je t'ai fait parvenir pas e-mail. Tu devrais songer à l'écriture comme médium de choix, tu as beaucoup de talent.

Ulysse a dit…

Astrale; cherche un éditeur...
tu es inspirer; en fait!
vivent ton talant; si je puis dire...

Ulysse a dit…

mouais, mouais, mouais ...

Astrale a dit…

Merci Michel, du compliment...j'y suis sensible, d'autant qu'écrire pour moi n'est pas un réel plaisir. C'est communiquer qui l'est. Donc je n'ai guère d'autres choix.
Cher Ulysse, Michel est québécois et parle et écrit l'Anglais certainement mieux que toi et moi, bien qu'il vive à Montréal.
Ceci dit, si je puis "inspireure"comme tu semble le dire, j'en suis ravie. :-)
La muse s'amuse mais jamais n'abuse!
Bien à vous

Astrale a dit…

tu semble.....s!

Ulysse a dit…

Ce n'était jamais que de l'ironie: je n'ai rien contre Michel-le-québécois!
ah si! que son profil soit masqué!
mes excuses donc,

Anonyme a dit…

En passant chez Ezrah, je découvre ce blog. On y parle de la vie et de la mort d'une manière rare. .

Astrale a dit…

Merci ariaga, cela me touche.