mardi 17 février 2009

l'héroïne s'envole...



L'héroïne s'envole...

Les violons de la musique du film La liste de Schindler, de John Williams, lui serrait tout doucement le cœur tout en la transportant dans ses pensées créatrices. Elle était installée du côté du hublot. Les quelques nuages blancs moutonnaient et se dispersaient sur l'immensité bleue. L'aile d'acier robuste et grise semblait posée sur l'air, un bruit sourd se mêlait au accords sensibles du violon qui larmoyait et glissait sur l'émotion. Elle eut à nouveau une envie irrésistible d'écrire, notamment après avoir revu sur un écran minuscule le magnifique film de Woody Allen qui décrivait si bien les difficultés amoureuses d'êtres pénétrés de passion. Elle se laissait alors aller à imaginer Paris, ses accords accordéon à la Yan Tiersen, qu'elle avait quitté quelques heures auparavant laissant derrière elle pour quelques jours les êtres qu'elle aimait.

Elle n'avait plus peur.

Soudain "ses pensées prirent le pas sur ses émotions"...quelle jolie phrase, pensait-elle, entendu dans la bouche du narrateur de Vickie, Christina, Barcelona. Elle la fit sienne tout à coup. Elle pouvait ressentir, se laisser aller à la contemplation, mais à cet instant précis, elle goûtait avec une acuité toute particulière l'instant présent; elle était réflexive, s'interrogeait même sur sa vie, ses choix. La notion du temps était bousculée: 5 heures de décalage horaire et 25° allait la séparer de son quotidien. Le voyage s'étirait, il ne restait plus que quelques heures. Au dessus de l'Atlantique, elle s'approchait lentement de Pointe à Pitre, à plus de 900 kms à l'heure. Quand elle regarda l'écran d'information, elle vit qu'elle avait parcouru en 5h30, 5157kms.

Elle avait eu enfin le temps d'étudier le mode d'emploi de son nouvel appareil photo, cela allait lui être très utile à l'arrivée: son envie d'emprisonner des images était vif.
Elle eu une pensée alors pour Marguerite Duras, femme dont elle admirait le travail, le style d'écriture, le talent. Les derniers romans qu'elle avait lus d'elle s'intitulaient :"l'Amant" et "Hiroshima mon amour" dont elle avait également vu une adaptation cinématographique.

Aimer,

Quoi de plus prégnant, de plus agréablement douloureux?

Quoi de plus ambigu?

Quoi de plus complexe?

Quoi de plus simple?

23 commentaires:

deligne a dit…

Ha enfin, il va être possible de commenter sans attendre que les deeszers - de mauvaise aventure - autorise l'ouverture complète de la page.
Je ne sais pas pourquoi ce texte me dit qu'il est à ranger dans la catégorie auto-fiction.
C'est un aller-simple, Astrale sur une vol régulier? ;-)
En tout cas je suis très heureux d'apprendre qu'"elle eut à nouveau une envie irrésistible d'écrire" et j'attends la suite avec impatience.

deligne a dit…

Voilà ce à quoi tu as échappé Astrale "Quelques jours avant de partir en Guadeloupe, l'agence nous a dit : Vous n'avez rien à craindre, la situation va s'arranger. J'avais offert un séjour d'une semaine à ma compagne, qui n'était jamais allée aux Antilles.... [suite]"

Astrale a dit…

merci d'apprécier mes textes Scheiro!
J'espère que ce voyage pour toi et ta compagne n'est que partie remise et que vous pourrez aller dans cet endroit qui s'apparente au paradis plutôt qu'à cet enfer que les derniers évènements décrits dans ton lien journalistique nous décrit!!!
c'est à souhaiter que les choses s'arrangent, et je ne crois pas que l'indépendance arrangera leur situation. ça risquerait de ressembler à Haiti!

deligne a dit…

Tu confonds les propos de touristes témoignant de leur voyage en Guadeloupe et mis en citation avec mes intentions de voyage, Astrale.
Mon frère a vécu une 15aine d'années en Guadeloupe, avant de s'installer en Martinique où il s'est marié il y a presque deux ans. Je n'ai pas assisté à son mariage, bien que les billets d'avion nous étaient offerts à ma femme et moi. Simplement parce que l'idée de me taper le voyage en avion pour me retrouver coincé, pendant une semaine, sur une île à la con qui ne m'attire pas du tout m'a obligé à faire un peu de peine à mon frère et à sa promise et même à ma mère qui aime avoir ses garçons réunis auprès d'elle.
Crois-moi je ne rêve pas du tout d'aller aux Antilles, pas plus qu'à la Réunion ou vit ma soeur et à peine un peu plus en Nouvelle Calédonie où vit mon autre frère. L'idée de passer du temps sous les tropiques - nord ou sud - me laisse complètement froid.
Je déteste jouer les touristes et je ne me déplace que pour des raisons pratiques. C'est aussi le cas de ma femme. Il n'y a pour le moment qu'un seul endroit où j'aimerais passer quelques temps, c'est en Allemagne. Bien entendu, je ne refuserai pas, si j'en avais la possibilité, de m'installer en Espagne, où je me rends plusieurs fois par ans. Mais jamais je n'y vais pour faire du tourisme: je hais les touristes.
Hé oui, Astrale ;-)

Corto a dit…

Boarf, il faut au moins être socialiste pour haïr les touristes.


@ Astrale : un fort joli texte accompagné d'une photo saisissante. Bravi.

deligne a dit…

Tu veux dire "pas tout à fait fini", n'est-ce pas, Corto ?

Corto a dit…

Et qu'est-ce que j'en saurais moi ? Je ne suis pas socialiste et je ne hais personne. Que les gens qui haïssent (les touristes) soient socialistes et pas finis, c'est très possible, mais il faudrait leur demander.

Anonyme a dit…

Bigre mais on confond tout par ici : "Que les gens qui haïssent (les touristes) soient socialistes et pas finis" NINE !! Ce sont les touristes socialistes, pas finis, qui haîssent les gens... A moins que ce ne soient finalement les gens qui haïssent les touristes, surtout quand ils sont socialistes et pas bien finis... Ou les pas finis, qui haissent les socialistes venus faire du tourisme chez eux...Bref, rien à voir avec ce que vous dîtes :-)

Corto a dit…

Houlala ! Si on entre dans les hautes sphères de la réflexion je ne suis pas sûr de tout suivre. :-)

Non, parce que si tout le monde peut haïr tout le monde et que si dans le lot personne n'est fini , on n'est pas encore rentrés !

Moi d'après ce que j'avais compris il n'y avait que les socialistes qui haïssaient, d'où ma déduction que quelqu'un qui haïssait (les touristes) était forcément socialiste. Comme par ailleurs Scheiro sous-entendait que "socialiste" et "pas fini" c'était blanc bonnet et bonnet blanc, nouvelle déduction : les gens qui haïssent (les touristes) sont socialistes, donc pas finis ! Si mes conclusions ont été hatives c'est peut-être que les postulats de départ sont à revoir.

Comme je le disais plus haut, moi je n'entre dans aucune de ces catégories alors je suis mal placé pour aider à clarifier le débat.



Mais pour en revenir au billet qui nous occupe : je crois qu'Astrale démontre très bien, par les mots et les photos, qu'on peut faire du tourisme sans être un(e) "touriste", c'est-à-dire en venant avec ses réflexions, ses idées, ses perceptions, ses sentiments, et puis se tenir prêt(e) à vraiment découvrir sans a priori un autre univers et des gens différents (en l'occurence avec un appareil photo). Tout le monde ne voit pas les choses de cette façon, bien loin de là.

Anonyme a dit…

Il faudra demander son avis à Scheiro, mais il me semble que vous vous prenez les pieds dans le poste-tue-là !! Vous avez mal compris je pense : il ne s'agit pas de dire simplement que les socialistes haissent, ou qu'eux seuls haissent, il faut entendre surtout que les socialistes haissent insidieusement et qu'ils sont incapables de toute haine franche, directe et clairement assumée, ce qui les rend tout à fait infréquentables, vous en conviendrez !
Pour le reste de la déduction, vous voyez bien que tout est à refaire, il vous manque le sens de la nuance et du paradoxe pour atteindre aux hautes sphères de la réflexion :-)

deligne a dit…

"je n'entre dans aucune de ces catégories" phrase à laquelle il faudrait que tu ajoutes, Corto, "mais je ne cesse d'en voir partout et pour tout" comme tu en as encore fait la démonstration ici. Impossible de te sortir de ce système de classe, tout ce qui te tombe sous les yeux est lu au travers de ce grille g/d. C'est d'ailleurs à ça que l'on constate les ravages que l'enseignement fr. à produit sur les cervelles mollassonnes, les faibles d'esprits. Mais bon, ça ne doit pas t'empêcher de voyager, Corto. Je suis sûr que tu entres dans la catégorie du bon citoyen, bien coulé dans le moule, n'est-ce pas?

Corto a dit…

Oui, bien sûr que je suis un bon et gentil citoyen ! Le monde de Oui-Oui c'est en fait une version romancée de ma bio ! Et oui, bien sûr que je voyage : dans ma petite voiture rouge. Depuis peu j'ai même un klaxon.

@BBL : merci de m'éclairer sur les nuances, ça me permettra de mieux apprécier les couleurs du monde (oui je sais, c'est gamin, mais j'ai reçu une éducation française vous savez, et puis j'ai un esprit fini mais un peu faible et mollasson, alors bon...) et les "paradoxes" de scheiro. :)
Non sur ce point je plaisante, évidemment (j'ai déjà précisé que j'étais un peu gamin ?). La nuance il faut pas la mettre à toutes les sauces non plus. Quand même, je dormirai mieux ce soir. Hier, l'infusion de verveine n'a pas joué pleinement son rôle... Rien ne vaut une progression substantielle sur la voie de la sagesse.

Anonyme a dit…

Je manque à quelqu'un ici ?

Hein ?

Hein ?

Oui ? Non ?

Allez, je suis sûr que je manque à quelqu'un !

(Question : est-ce que quelqu'un qui me hait est forcément socialiste ? Non, je m'interrogeais, juste)

Corto a dit…

Heu... Non à tout.

Corto a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

@Astrale : juste un mot, parce que plus n'est pas toujours utile... Question style, ici, ta plume s'envole littéralement avec ton héroïne. Du coup, le lecteur suit, avec ou sans ailes (avec ou sans elle). Par conséquent, bravo, et puis c'est tout ! : )

Anonyme a dit…

@Corto : Mais est-ce qu'un socialiste me haïrait, alors ? Echappais-je à toute dychotomie réductionniste et par conséquent, ne suis-je pas l'être le plus cool que cette terre ait porté ?

(Oui, je sais : "non a tout !").

Anonyme a dit…

@ Moi-même : comment qu'c'est pas trop plus mieux cool aussi, avec un "y", dichotomie. ça en impose grave !

Astrale a dit…

Un homme est mort aujourd'hui là-bas, tué par balle. un sacrifice sûrement pour que les politiques commencent à comprendre que cela va s'embraser si rien n'est fait.
Scheiro, j'avais répondu un peu vite j'avoue, avant même d'avoir lu ton lien. Merci pour l'article de journal!
le tourisme, moi j'en fait. Du tourisme obstétrical même. Je trouve intéressant de visiter des maternités dans les pays que je visite. Et je me suis rendue compte à quelle point en France, on est bien soignés! je veux dire que tous ont droit aux soins de base. C'est loin d'être le cas ailleurs. Il n'y a peut être que les soins dentaires qui sont mal pris en charge ici. mais pour le reste, on ne devrait pas se plaindre, même s'il arrive d'être obligé d'attendre 4 heures dans un service des urgences. Même au canada, ça commence à être très dur. Il faudrait que j'en fasse peut-être un billet là dessus un jour...je vais y penser!
Corto et L. vous me complimentez, ce que je trouve très gentil de votre part. Cela m'encourage (vraiment) à continuer mes récits!
En tout cas, BBL, si tu changes d'avis sur les voyages, avec la famille de Scheiro, tu as l'embarras du choix!;-)
Bien amicalement à tous!

MUTTI a dit…

C'est très beau... je retiens "l'envie irrésistible d'écrire", l'absence de peur et l'acuité de l'esprit quant à l'instant présent... et surtout et encore... Aimer... quoi de plus simple...

Merci pour cet instant.

Astrale a dit…

merci Mutti!

Astrale a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Corto a dit…

Je l'ai peut-être déjà écrit ailleurs mais cette photo...on dirait une route dans les cieux ! :)