jeudi 15 avril 2010

l'amitié


Extrait du site ICI


Emmanuel Kant (18è) – " L'amitié (considérée dans sa perfection) est l'union de deux personnes liées par un amour et un respect égaux et réciproques."

Contrairement à la "personne" morale" et à l'humanité universelle", l'ami est un être réel et singulier. N'avions-nous pas prévenu dès le départ : autrui signifie étymologiquement cet autre-ci ? L'amitié se présente donc comme une forme concrète et praticable de l'amour du prochain. Déjà dans l'Antiquité l'amitié est considérée comme une vertu, c'est-à-dire une disposition bénéfique qui permet aux hommes de s'apprécier comme des individus égaux et libres. Même si dans ce contexte antique elle reste très sélective et aristocratique…
Montaigne, en parlant de son ami Etienne de La Boétie, en donne une version plus moderne et plus originale. La formule célèbre "parce que c’était lui et parce que c’était moi" exprime une sorte de respect pour l'identité et pour la liberté de l'autre : c'est parce qu'il était simplement lui-même, parce que je le respectais comme tel, et réciproquement, que nous étions amis. L’amitié me fait saisir autrui comme infiniment proche de moi, car comme moi, il est infiniment différent et unique. L’amitié porte ainsi, non uniquement sur la “personne”, au sens de Kant, mais sur l‘individu dans ses aspects les plus concrets et les plus divers. L’amitié c’est justement de pouvoir choisir, chez quelqu’un, le trait qui nous plaît, et qui nous plaît justement dans sa singularité.
Il y a des amitiés qui sont de simples "copinages", de la camaraderie : le fait de bien s'entendre, de partager des activités commune ou un sort commun. Inversement il y a des amitiés quasi-amoureuses, fusionnelles, ou bien fondées sur la fascination réciproque. Et puis il y a cette amitié plus profonde dont parle Montaigne, dans laquelle autrui est reconnu à la fois comme prochain et comme "lointain", comme familier et comme étranger, bref comme un alter ego. C'est aussi une synthèse de l'affection et du respect : l'affection qui attire, le respect qui maintient la distance."

Je crois que de vrais amis, il en existe peu....très peu. Le désintéressement est-il réel? Non, peut-être pas, mais ce n'est pas grave. C'est une vertu dès lors qu'elle est inconditionnelle. Tolérance, indulgence et amour en sont les fondements.

3 commentaires:

fishfish a dit…

Vamos amigo!

Frédéric Baylot a dit…

Dans les vertus de l'amitié je ne mettrais pas la tolérance, qui n'est pas qq chose basée sur l'égalité mais plutôt le dialogue, l'indulgence qui est compréhension et l'amour en effet
Certes cette amitié est rare en tant que réalisée, mais courante en tant que processus, non ?

chaleureusement

frédéric

Astrale a dit…

Oui, Frederic, chaque rencontre porte son potentiel d'amicalité, certes. L'étincelle n'est pas forcément présente. Il est, je crois, un peu nécessaire de trouver chez l'autre, quelques points communs, des centres d'intérêts, de la sincérité. Se posera toujours dès lors, la notion de limites entre l'amour tel que notre société le conçoit, sorte de mythe à la Roméo-Juliette, et l'amitié, qui peut dans certains cas, aller au delà d'une forme de copinage.

Andiamo, amico, Fish-fish ;-)