D'abord, je me tus; je me tus par entêtement et par irritation. Je sentais qu'elle me regardait sous son voile, qu'elle me regardait d'un air provoquant et impérieux et qu'elle voulait m'obliger à parler. Mais je ne cédai pas si facilement. Je me mis bien à parler, mais...évasivement...oui, malgré moi, j'imitai son débit verbeux et indifférent. Je fis comme si je ne la comprenais pas, car, je ne sais pas si vous pouvez saisir cela, je voulais la forcer à s'exprimer clairement; je ne voulais pas lui faire des avances, mais...être prié par elle, qui se présentait avec tant d'arrogance...et aussi parce que je savais qu'avec les femmes, je ne cède jamais autant qu'en présence de cette orgueilleuse froideur.(amok, ou le fou de Malaisie.-Stefan Zweig)
Il n'y a pas de vérités, il n'y a pas de futur. le temps nous échappe et nous avons du mal à saisir la beauté de l'instant. Il y a des choses qui nous irritent, des événements qui nous glacent, le sentiment d'impuissance. Les gens jouent, ont du mal à être sincères,sont méprisants, imbus de pouvoir et d'eux-mêmes et peu clairvoyants.
Il faut un tsunami pour émouvoir...ça me rend triste.
5 commentaires:
Whouf! ce blog va a cent à l'heure lui aussi. Et moi qui voulais faire un développement sur le nucléaire et l'Iran (car j'ai un collègue franco-iranien dont les visions géo-politiques sont très intéressantes).
Bon là je ne vois pas trop le rapport entre l'extrait de S.Zweig, difficile à comprendre hors contexte et la seconde partie du billet.
Dire "il n'y a pas de futur" et "nous avons du mal à saisir la beauté de l'instant", c'est quand même assez différent. La seconde proposition me semble plus pertinente que la première. Pour s'émouvoir, je crois Marie que ta vision est trop pessimiste. Le problème est que trop d'informations sur trop de drames en même temps tue l'émotion.
Pour la vérité, j'aime bien cette citation de Aristote :
"La voie de la sagesse c'est une interrogation permanente, qui doute est conduit à chercher, qui cherche s'approche de la vérité".
Sinon, sais-tu que ton blog n'accepte les commentaires que pour les gens qui ont un compte Google ?
Non, je ne savais pas ...je vais arranger cela. Merci, marc.
Pour ton commentaire sur l'Iran, cela m'interesse!!! tu peux toujours contribuer sur le billet précedent. je suis cela de près!
pour le doute, je suis d'accord...mais il est de moments ou l'on peut se permettre des certitudes, car, il faut parfois, statuer, ou prendre une décision et le doute alors n'est plus permis.
Non?
Je pense - et tu me diras si je me trompe, Marie, - que la beauté de l'instant est précisément contenue dans cette citation de Zweig qui en qqs phases exprime un dialogue intérieur très dense. Il nous livre de façon très explicite les doutes et les hésitations qui peuvent s'emparer d'un homme face à une femme dont il n'arrive pas à saisir nettement les contours, une femme qui le tient à distance tout en affichant son mépris, son indifférence hautaine. Pourtant c'est cette "orgueilleuse froideur" qui fascine le narrateur et renforce son désir.
Tout se joue donc dans cet instant, non pas sur des vérités, un raisonnement, mais sur une intuition, une simple illusion, un simple regard, une provocation qui oblige à parler à sortir de sa coquille à prendre un risque.
Ce que refusent la plupart de nos contemporains enserrés sous la verrière protectrice de notre palace occidental hyper-sécurisé d'où l'on perçoit le monde par TV interposées, sans courir le moindre risque, bien assurés. Une léthargie que même un tsunami ne peut que difficilement briser.
C'est pourtant si bon de rire ensembles, de partager ne serait ce qu'un repas dans la simplicité et la bonne humeur...en Italie, les gens sont tellement moins coincés qu'en France...et les français sont parfois bien prétentieux...nombrillistes....ils faudraient qu'ils bougent un peu..qu'ils aillent voir ce qui se passe ailleurs...le monde va à cent à l'heure, et la pôvre Europe se traîne! Gare!
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