Que si le moi est haïssable, aimer son prochain comme soi même devient une atroce ironie. Valéry
Voilà une phrase récurrente sur quelque forum de philosophie...
En quoi le moi est-il haïssable? Est-ce bien nécessaire d'en passer par des phases de dénigrement de soi-même? Comme le dit si bien Valéry, l'on deviendrait alors haineux envers les autres. Mais en corolaire, s'aimer soi-même de façon démesurée, avec un ego sur-dimentionné, est-ce que cela ne va pas vers l'extinction de l'autre, vers l'oubli de l'autre, et ne risque-t-on pas alors, de passer à côté de la lumière du bijou intérieur de tout un chacun?
Il faut trouver la voie, comme le dit le fameux Tchang, dans Tintin!!
Bonne journée à toutes et tous...
4 commentaires:
Mmmm je crois l’affaire un peu plus compliquée…
En réalité, le “mot” de Valéry (qui est aussi en exergue du blog d’Ulysse sur lequel on ne peut plus laisser de commentaire : Ulysse, si tu passes par là….) renvoie à Pascal, auteur chrétien et pour lequel donc « aimer son prochain comme soi-même » (autrement dit la charité) — dont Jésus fait le principal des commandements, cet amour renvoyant en réalité à l’amour pour Dieu : c’est Dieu que j’aime en aimant ce que je reconnais comme mon prochain, c’est-à-dire tout homme en tant qu’il est la créature qui est comme « à l’image et à la ressemble de Dieu »…
Cf., Pascal,Pensées, B 455 :
« Le moi est haïssable : vous, Miton, le couvrez, vous ne l’ôtez pas pour cela ; vous êtes donc toujours haïssable. — Point, car en agissant, comme nous faisons, obligeamment pour tout le monde, on n’a plus sujet de nous haïr. — Cela est vrai, si on ne haïssait dans le moi que le déplaisir qui nous en revient. Mais si je le hais parce qu’il est injuste, qu’il se fait le centre de tout, je le haïrai toujours. [Z’aime bien les dialogues de Pascal…. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer la tête des protagonistes…]
En un mot, le moi a deux qualités : il est injuste en soi, en ce qu’il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu’il veut les asservir : car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres. Vous en ôtez l’incommodité, mais non pas l’injustice ; et ainsi vous ne le rendez aimable qu’aux injustes, qui n’y trouvent plus leur ennemi, et ainsi vous demeurez injuste et ne pouvez plaire qu’aux injustes »…
C’est parce qu’il procède d’un rapport injuste à soi-même (et qui consiste à « se faire le centre de tout », se placer au-dessus de tout, « jusqu’à l’oubli de Dieu » comme dirait un autre — vanité, quand tu nous tiens ;-) !) que le moi est injuste…. Mais il n’est pas dit par là qu’un rapport “juste” à soi-même soit tout à fait impossible… mais qui reste à déterminer (suspense, suspense)…
Bon, je dis ça, mais… Je ne doute pas que si Ulysse, ami de Pascal, passe par là, il viendra mettre son grain de sel.
Ulysse est tout juste un amoureux des paradoxes et il s'efforce, il s'efforce...
Bon j'avais disparu mais peut on attendre autre chose de moi?
Suis je le seul à aimer Schubert?
Bien le bonjour très chère Astrale...
J'en sais rien...
Moi il paraît que je l'adore mon moi, alors ça veut dire que j'adore aussi les autres ? Pourtant je vous assure que c'est loin d'être le cas !
S'aimer sois-même, aimer les autres. Le principe en est simple mais l'humain est d'une complexité inouie, nous parvenons plus facilement à comprendre l'univers qui nous entoure par la science que de comprendre l'homme car il transcende la science qui elle même sort de l'homme qui lui a de la difficulté a sortir de lui-même et se transcender.
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