dimanche 7 septembre 2008

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le cygne.août 2008, malsaucy.

Le blanc sonne comme un silence, un rien avant tout commencement.
[ Vassili Kandinsky ]

15 commentaires:

Anonyme a dit…

On peut dire la même chose du noir…ou de n’importe quelle autre couleur…

L. a dit…

On peut aussi dire la même chose d'un épisode de Charmed.

Et en hommage à cette superbe photo (une fois encore), un petit peu de dérive Freudienne :


Il y a une histoire que mes parents me racontaient souvent lorsque j’étais enfant et que j’aimais beaucoup, celle du « vilain petit canard » ; peut-être parce qu’au fond de moi, sans me l’avouer, je me sentais comme ce vilain canard (seul, maladroit, différent) ou peut-être parce que c’était le contraire, que je pressentais des grandeurs en moi qui - comme dans l’histoire - écloraient un beau jour. J’aimais particulièrement la morale, parce que pour moi, c’était ainsi que devait être la vie : fondamentalement et profondément « juste ». On pouvait bien traverser mille épreuves, se heurter à dix mille obstacles, tomber toujours plus bas, il fallait que toutes ces épreuves mènent à une fin heureuse, à une fin « méritée ».

J’aimais particulièrement la morale, c’est vrai, mais je sentais pourtant qu’au-delà des mots, au-delà des illustrations multicolores, il y avait comme une ombre, quelque chose qui ne collait pas, quelque chose d’illogique, quelque chose qui - oui ! - n’était pas « juste ».

Car que nous raconte cette histoire, en fait ? Le vilain petit canard naît différent de ses frères et forcément, il se retrouve mis à l’écart, sujet de moqueries, de sourires méprisants et de regards blessants : il n’est pas beau, il n’est pas très gracieux, pas très adroit, pas très « canard » ; et c’est ce qui lui vaut d’être rejeté. Ce, jusqu’au jour… Jusqu’au jour où, en grandissant, enfin, il devient un cygne magnifique, plus beau, plus gracieux, plus adroit que tous ses frères canards qui, hier, se moquaient si ouvertement de lui et qui, aujourd’hui, ne peuvent plus que l’envier aussi ouvertement.

Et voilà :« Tout est Bien qui finit Bien ». Sauf que…

Parfois, il arrivait qu’avec mes parents, nous allions nous promener au bord du lac d’Annecy, flâner au bord de l’eau et là, nous nous arrêtions systématiquement pour regarder nager les cygnes. C’est vrai qu’ils étaient « beaux », dans tous les sens du terme : blancs comme la neige, altiers, superbes, d’une élégance princière… Comment ne pas les admirer, alors, comme l’on admirerait une vitrine de jouets de porcelaine ou de fragiles esquisses de perfection ? ! Plumes et duvets, flocons de rêve, poésie faite "battement d’ailes"… En apparence.

Parce qu’au-delà de l’apparence, de sa grâce et de sa beauté, le cygne est un animal colérique, « mauvais », et particulièrement agressif dont il vaut mieux ne pas s’approcher si l’on ne veut pas prendre un coup de bec. Le décalage entre « ce que je voyais » et la « réalité » m’a beaucoup intrigué. Avec le temps, j’ai fini par me demander : pourquoi la Nature avait-elle créé un animal si beau pour ensuite cacher derrière sa beauté un cœur si noir, si malveillant ? Pourquoi tricher ainsi avec les apparences ? Pourquoi « mentir » et laisser croire à une infinie majesté pour dissimuler au-delà tant de bassesses ?

Peut-être… Que c’était une leçon que j’étais censé retenir ?! Peut-être, au fond, valait-il mieux n’être qu’un vilain petit canard et le rester sa vie entière plutôt que d’être un cygne en devenir ? ! Peut-être valait-il mieux ne pas être « beau » si être beau, c’était devenir mauvais, et que ce qui comptait, en définitive, ce n’était pas ce dont on avait l’air, ce que les gens voyaient en nous mais ce que l’on était au fond de notre cœur ? ! Une chose était sûre : je me sentais peut-être comme le vilain petit canard de cette histoire mais jamais, jamais, jamais (au grand jamais) je n’accepterais de devenir un cygne.

Astrale a dit…

L. belle histoire...bien racontée(comme toujours) et je pense qu'il faut effectivement distinguer le paraitre de l'être...cependant, la beauté extérieur est parfois indéfinissable...ce que je nommerais le charme. Une beauté plastique est bien vite ternie par la méchanceté qui se lit vite...le regard, les mains, l'attitude, la parole...après, les critères esthétiques changent avec les époques. Ce qui ne varie pas, c'est l'aptitude à aimer.

Astrale a dit…

metalogos, oui, effectivement...ou non, plutôt....car le blanc, comme tu le sais est la somme de toutes les couleurs.

L. a dit…

"Une beauté plastique est bien vite ternie par la méchanceté qui se lit vite...le regard, les mains, l'attitude, la parole..." : c'est EXACTEMENT ce que j'expliquais à Corto jour, ça ! Je ne sais plus pourquoi on parlait de lui, d'ailleurs...

"Ce qui ne varie pas, c'est l'aptitude à aimer" : ça, par contre, je ne l'ai jamais dit à Corto, mais je l'ai pensé très fort (pas à son sujet, cependant. jamais. Houlà, et encore moins que ça) (c'est à dire presque lui, alors ?) (houlà bis que j'suis en forme, aujourd'hui !)...

Corto a dit…

Oui, certes, mais en forme de quoi ?

Anonyme a dit…

de sablier?

Anonyme a dit…

de cloche ?

Anonyme a dit…

de canapé ?

Anonyme a dit…

de canapé ?

L. a dit…

Qui a une canne-épée ?

Anonyme a dit…

c'est qui cornichon? nan, mais là, vraiment....
bon, en forme de ...glibette?

Anonyme a dit…

c'est quoi un(e) glibette ??

Anonyme a dit…

pour Cornichon:

un tuyau de chez tuyau! quand tu cherches la définition d'un mot, tu tapes(pas fort) dans la barre de google ceci:
define:glibette ou define:n'importe quel mot que tu cherches et là oh!! surprise...
tu ne connaissais pas??

L. a dit…

Alors là, pour être caustique, c'est caustioque !

J'espère que ce Cornichon, c'était Corto, il l'aurait bien mérité !

Ce que vous pouvez êtres glibettes, tous, alors, rolala...