samedi 4 août 2007

Gustave


Cela faisait un petit moment que je ne m'étais pas plongée dans la peinture, il y des vagues comme ça. Mouvement peu connu et très court, le mouvement symboliste. J'adore, et en particulier Gustave Moreau!

17 commentaires:

Anonyme a dit…

Correspondances  

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.


Baudelaire, Les fleurs du mal 

Voici une fulgurance qui fut annonciatrice du Symbolisme à venir. La Volonté affichée, de la part de Charles Baudelaire, de refuser le positivisme démocrassouillard, le naturalisme naissant, de dépasser le domaine descriptif qui tend vers le formalisme en creux mais ne touche pas à la moelle essentielle des choses et des phénomènes... lui en vient à présentir dans le glauque 19 ème Siècle assis sur les convenances de la Bourgeoisie émergeante qui se plait à singer (et SINGER uniquement) l'Aristocratie éteinte que tout est lié à tout et que par-delà nous... tout parle et dit l'Unicité de la forme et de la spiritualité qui échappe à presque absolument tout le monde.

Bien à Vous...

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Astrale a dit…

Il y a aussi le génie. Et celui ci saura s'exprimer dès lors que l'ouverture au monde s'opèrera au travers d'une conception du beau et du bon.

Ulysse a dit…

Marie cela fait longtemps que je voulais vous en parler... Un peu de lecture pour les vacances.
http://classiques.uqac.ca/classiques/blanqui_louis_auguste/eternite_par_les_astres/eternite_.html
j'espère que cela vous plaira - que le lien fonctionnera -et enfin que cela vous donnera quelques arguments supplémentaires!!!

Ulysse a dit…

" Au fond, elle est mélancolique cette éternité de l'homme par les astres et plus triste encore cette séquestration des mondes-frères par l'inexorable barrière de l'espace. Tant de populations identiques qui passent sans avoir soupçonné leur mutuelle existence ! Si, bien. On la découvre enfin au XIXe siècle. Mais qui voudra y croire ? Et puis, jusqu'ici, le passé pour nous représentait la barbarie, et l'avenir signifiait progrès, science, bonheur. Illusions ! Ce passé a vu sur tous nos globes-sosies les plus brillantes civilisations disparaître sans laisser une trace, et elles disparaîtront encore sans en laisser davantage. L'avenir reverra sur des milliards de terres les ignorances, les sottises, les cruautés de nos vieux âges ! "

Auguste Blanqui

non visiblement le lien s'est vu mutilé: bref... classique des sciences sociales + blanqui + "éternité par les astres

Anonyme a dit…

Le symbolisme avait contre lui sa propre nature : avec une oeuvre, tout est dit, difficile dans ces conditions de se montrer créatif sans penser se répéter.

Astrale a dit…

Merci beaucoup Ulysse, je m'en vais de ce pas découvrir ce lien...

Astrale a dit…

Chris, être créatif? ce n'est pas dans le résultat que l'on cherche la cr&ativité. Etre créatif est un état d'esprit. Et le moteur n'en est pas la volonté d'être original, mais juste une forme d'acception , une ouverture , une forme d'expression de l'amour, du don.

Astrale a dit…

Heu, Ulysse 48 pages, d'accord, mais comme je ne lis pas très vite, il me faudra un petit peu de temps...;-)

Ulysse a dit…

Bonne lecture néanmoins

Anonyme a dit…

Le symbolisme ? peut-être à condition qu'il ne soit pas grotesque. Pour ce tableau, je dis bravo à la beauté du sujet féminin et à la lumière qui s'en dégage mais franchement, le visage à la "penseur de Rodin", que vient-il faire ici ? C'est du symbolisme lourd.

Astrale a dit…

Peut être, marc,mais la figure de cette jeune femme dégagerait-il autant de candeur mêlée de séduction si le visage de l'Autre (un rêve, une pensée?)n'était pas évoqué? Car ici, le sujet n'est pas seulement beau et lumineux, voyez-vous?
Paradigme de la nature humaine.

paradox a dit…

Etre créatif : difficile de ne pas entrevoir le résultat lorsqu'il exprime un ressenti profond. Difficile aussi d'explorer, sans lassitude, un paysage intérieur qui n'offre plus de surprise, même si ce paysage a su vous captiver, d'autant plus que le merveilleux qu'il vous a exprimé était d'une force et d'une puissance que vous avez appréhendé dans tout son éclat : comment retrouver cette magie qui vous a transcendé? Ou, plus exactement, qu'ajouter de plus? Lorsque le sublime a frappé il ne peut se répéter, bien au contraire, il se dégrade.

Astrale a dit…

c'est angoissant ce que tu dis paradox!! un peu desespérant...

paradox a dit…

Voilà bien l'angoisse du créateur. Picasso disait : "je ne cherche pas je trouve". Il disait aussi : "quand je trouve quelque chose de bien, je l'éfface et je recommence." Voilà d'où il tirait tout son génie créateur : il refusait le sublime. Mais il avait aussi un énorme avantage : tout ce qu'il peignait, tout, le moindre trait, avait une grande valeur pécuniaire, comme quoi le bénéfice était très terre-à-terre, pourtant, il était aussi pourvoyeur de créativité : savoir que quoi que l'on fasse, ce sera estimé. Et, pour finir, il travaillait jusqu'à l'épuisement de son sujet, comme un mineur travaille jusqu'à l'épuisement de son filon : quand il tenait un sujet, il n'hésitait pas à le répéter encore et encore, il changeait un peu l'angle, il changeait un peu la couleur, il changeait un peu le trait, il ne changeait parfois presque rien : il peignait aussi par habitude : il se levait tard, passait du temps avec ses enfants, puis, l'après-midi, il travaillait, parfois jusque tard dans la nuit; il se faisait une gloriole de peindre beaucoup.

Mais il avait un autre avantage : devant lui le paysage de la peinture moderne était vierge, il l'a rempli et la tâche demandait une quantité impressionnante de matière : il pouvait se permettre la profusion.

Quand il disait qu'il trouvait plus qu'il ne cherchait, il cherchait quand même quelque chose : il fuyait l'harmonie des couleurs, il voulait montrer sur une surface en deux dimensions toutes les facettes d'un monde en 3D. Mais il a quand même hésité entre peinture classique (période rose) et cubisme, parce qu'il a subit diverses influences féminines.

Bref, Picasso a fuit le sublime pour que, finalement, ce soit toute sont oeuvre qui le soit.

Astrale a dit…

Picasso avait du génie, une force de caractère puissante, il aimait l'amour, et se moquait bien de ses admirateurs...

paradox a dit…

Il se moquait bien de ses admirateurs : oui, dans tout les sens du terme. Oui Picasso avait du génie, mais aurait-il eu du génie si un autre Picasso l'avait précédé?

Que faire après Picasso?

Il nous lègue une oeuvre magistrale mais il a aussi épuisé la créativité figurative.

Maintenant, il ne reste plus qu'à copier, car, partout, je trouve des traces de son passage.

Existe-t-il une voie inexplorée?

Astrale a dit…

soyons attentifs, et attendons...