jeudi 3 juillet 2008

L’héroïne marche...





Ces quelques jours passés à ne rien faire, farniente! comme disent les italiens, ces jours l’avaient consolidée. Elle restait précautionneuse, car elle sentait une fragilité. Même les chamailleries environnantes ne l’atteignaient pas, ce qui n’était pas tout à fait bon signe, comme si la distance qu’elle mettait entre elle et les autres restait opaque.

Elle s’était retrouvée au milieu des fougères, une jolie clairière au milieu des pins de la forêt de Canella. Après une marche improvisée de 4 heures à suivre les marques rouges peintes sur des arbres, elle avait emprunté le chemin du trou de la Bombe. Vaste échancrure dans la falaise surplombant un précipice de 50 mètres, ce trou béant rendait la montagne inattendue.
Elle avait apprécié cette promenade qui lui rappelait les longues marches en montagnes qu’elle faisait jadis, lorsque jeune adolescente, elle accompagnait des enfants dans les camps de vacances.

Les pas se succédaient invariablement, le rythme était pris, la respiration calée...l’effort était récompensé par les vues magnifiques des montagnes qui découpaient le ciel par endroit. Quelle nature impressionnante, majestueuse...elle avait emporté son appareil photo et avait fixé ces instants de sérénité. En levant le nez, elle photographia les arbres, le ciel était un peu masqué par ces têtes feuillues.

Ils étaient vivants!

Un moment, elle s’était assise en face d’une aiguille qui pénétrait le ciel presque avec insolence...

Là, elle ignora la douleur de ses pieds meurtris. Après avoir délacé ses chaussures,
elle laissa aller son regard au plus loin, au plus vague, et son esprit s’allégea...

Ce moment, long elle ne saurait le dire, lui procura beaucoup de bien-être.

Elle se questionna: était-ce cela méditer?

Elle repris sa marche...tête vide, pieds alertes...plus rien de venait l’affecter.

Au retour, la magie du paysage la conduisit directement au bord d’une plage. La transparence de l’eau était incroyable. Elle avait envie de retrouver la fraîcheur des sous bois. la mer était un peu nerveuse, elle roulait des vagues inhabituelles. Des petits cris d’enfant s’échappaient de sa gorge à chaque excentricité de l’eau.

Ses pensées rejoignaient le ciel...

Ce bain clôtura cette journée.

4 commentaires:

Corto a dit…

Pinède, parfums, vent et soleil. L'esprit au calme. Ce n'est peut-être pas de la méditation mais ça y ressemble bien.

Perdre pied dans les flots, se sentir aspiré(e) par l'immensité de cet univers sombre et mouvant. Appartenir à tous les éléments à la fois. Retourner à l'eau primordiale.

Se retrouver seul(e) pour se retrouver, plonger, s'immerger et renaître.

Elle a cheminé sur de très anciens sentiers...

Astrale a dit…

Merci Corto!

Corto a dit…

Oh ben de rien, de rien,...

Michel a dit…

Est-ce que tu bouffe du littré au petit déjeuner? Des dictionnaires au diner? Quel qualité de textes et de coeur. Laisse tomber la sculpture et roule à bille sur papier.